Chapitre n°1
Le félin s'enfonçait toujours plus profondément dans la forêt. La lumière naturelle y était bien rare. Les arbres centenaires, avec leurs épais feuillages, ne laissaient que peu de place aux rayons du soleil. La seule source de lumière venait pour le plus souvent d'immenses fleurs lumineuses. La magie baignait cette immense étendue dans une atmosphère qui pouvait se révéler aussi angoissante que oppressante pour quiconque ne connaissait pas l'endroit. Sauf que la panthère connaissait cette forêt magique sur le bout des doigts. Il s'agissait sûrement d'un des seuls endroits où elle se sentait chez elle.
Captant ses pouvoirs de la nature, elle avait toujours eu une fascination pour cette forêt enchantée, pouvant pourtant se révéler hantée par moment. Ce magnifique endroit féérique se transformait parfois comme l'endroit le plus dangereux du royaume. Il était si facile de s'y perdre. Mais l'animal avait grandi entre ces arbres et ces fleurs. Elle connaissait chaque recoin de la forêt.
Le magnifique félin se décida finalement et s'élança à travers les grandes herbes. Sautant par-dessus un tronc d'arbre qui barrait le passage, traversant une rivière dont l'eau était d'une étrange couleur cristalline et elle arriva enfin en gambadant près de l'arbre mère de la forêt. Vieux de plusieurs milliers d'années, il s'élevait à une hauteur inimaginable. Ses branches étaient si longues et feuillues qu'il était impossible de voir la couleur du ciel à son pied. Toute la magie de l'endroit venait de cette seule et unique source.
La panthère grogna de satisfaction quand elle arriva au pied de cet arbre majestueux. La magie vibrait au rythme de la sève qui coulait dans son tronc. On pouvait facilement voir les veines courir sous l'écorce de cette magnifique plante. Ses feuilles brillaient d'une étrange lumière violette, embaumant les alentours d'une douce et apaisante atmosphère fruitée. L'animal venait d'arriver au seul endroit de la forêt où n'importe qui aurait pu se sentir en sécurité.
L'animal se laissa tomber dans la mousse magique qui recouvrait les racines de l'arbre. Il la respira à plein poumon et se roula allégrement dessus, sentant quelques petites feuilles tomber sur son pelage noir. Une douce petite lueur violette vint alors enrober l'animal qui s'imbibait de la magie présente. La panthère ferma les paupières et s'endormit.
Après un somme bien mérité, la panthère rouvrit les yeux et mit quelques minutes à se redresser. Une fois sur ses pattes, elle secoua son pelage et sonda les alentours, à la recherche d'une présence vivante, dans le but de jouer avec ou pour une petite partie de chasse. Mais visiblement, il n'y avait qu'elle et quelques petits animaux sans importance aux alentours.
Elle soupira légèrement en secouant la tête puis leva le regard vers les airs, essayant d'apercevoir un petit morceau de ciel malgré l'épaisseur des branches. Mais elle fut incapable d'en trouver ne serait-ce qu'une petite parcelle. Il lui était donc impossible de déterminer l'heure et donc de savoir combien de temps elle avait dormi.
L'animal décida finalement d'aller gambader un petit peu plus loin et de se rapprocher de la capital pour pouvoir retrouver un peu de lumière naturelle et donc du ciel bleu. C'est en trottinant que l'animal réussit finalement à détacher une odeur des autres. La panthère s'arrêta net, fronça sa petite truffe et respira l'air pour analyser cette odeur qu'elle ne connaissait pas. Cette odeur boisée et fruitée était plus qu'inhabituelle et le félin fut incapable de mettre un nom dessus. Il n'avait jamais senti une odeur comme celle-ci à travers le continent elfique...
L'animal s'arrêta derrière un arbre, une lumière violette ne tarda pas à l'entourer et quelques secondes plus tard, la silhouette de la panthère céda sa place au corps élancé et musclé d'un elfe. Habillé avec des vêtements de cuir, sa longue chevelure châtain était nattée et ramenée sur une de ses épaules, dégageant son visage, et révélant un regard aussi bleu et limpide que l'eau de mer.
L'elfe commença à courir à travers la forêt, pistant l'odeur et ne s'arrêta que lorsqu'il entendit une branche craquer. Regardant autour de lui, aux aguets, il n'avait aucune idée de ce qui allait se révéler à lui. Il se pinça les lèvres, réfléchissant quelques secondes à la situation. Il se tourna finalement vers l'un des arbres à sa gauche, se hissa dessus avec aisance et réussit à se camoufler à travers les feuillages.
Il fronça les sourcils en voyant apparaître un... humain ? Sa respiration se stoppa, son regard s'agrandit... c'était la première fois que le jeune elfe voyait un humain. Cette forêt appartenant au royaume elfique, il n'avait aucune raison d'être ici, depuis la dernière grande guerre, et le traité de paix qui avait été signé à l'époque, aucun humain n'avait le droit de fouler la terre elfique ! La présence de cette chose dans son royaume n'avait rien de normal, c'était même plutôt inquiétant. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire là ?! L'elfe était bien curieux de le savoir...
Il le vit s'aventurer sur le petit sentier où il était quelques secondes plus tôt avant de se percher dans l'arbre. Ses vêtements étaient des plus étranges. Un pantalon en toile, une chemise ample blanche, des bottes en cuir. Comment avait-il réussi à venir jusqu'ici habillé de la sorte ? Le voyage depuis les frontières avec le royaume des humains était si long qu'il avait sûrement mis des jours à arriver jusqu'ici. De là où l'elfe était, il pu constater qu'en plus de ça, l'humain n'était pas armé. Enfin... mis à part l'arc qui barrait son dos. Mais ce n'était pas avec ce dernier qu'il allait pouvoir se défendre face à un danger potentiel. A part chasser, il n'avait sûrement pas dû lui servir à autre chose. De plus, comment avait-il réussi à arriver jusqu'ici sans se faire repérer ? Sinon l'elfe aurait forcément entendu parlé d'un ennemi rodant autour de la capital. Comment avait-il réussi à passer inaperçu jusqu'ici ? Etait-il doué de magie pour réussir une telle prouesse ?
Mais ce qui étonna le plus le jeune elfe fut la couleur des yeux de l'humain. Ils étaient vert émeraude. De la même couleur que les grosses feuilles des fleurs lumineuses. Une couleur pure et intense qu'il ne pensait pas possible chez un être humain. Selon les livres de la bibliothèque, seulement les elfes étaient dotés d'un regard aussi doux et limpide.
L'elfe devait cependant prendre une décision. Bondir sur sa proie et l'écorcher vif ? Ou bondir sur sa proie et le ramener au château ? Il n'arrivait pas à se décider. Mais il imaginait déjà la réaction du roi des elfes en découvrant cette vermine sur ses terres ! Autant le lui ramener vivant et profiter de son exécution pour envoyer un message aux humains, et leur faire comprendre que malgré les années passées depuis la grande guerre, ils ne sont toujours pas les bienvenus en territoire elfique.
Un fin sourire sadique se dessina sur les lèvres de l'elfe qui avait pourtant un visage si doux. Il pencha doucement la tête sur le côté, étudia l'humain sous son meilleur angle d'attaque avant de se laisser tomber de sa branche. Il attrapa l'une des flèches du carquois qu'il portait dans son dos en même temps, et il s'abattit sur lui à califourchon. Il lui adressa un regard noir et tranchant, tenant la flèche à deux mains et la pressant sur le cou de l'humain.
-Qui es-tu et que fais-tu sur le territoire elfique sale vermine ?! S'exclama l'elfe sur un ton acerbe.
L'humain lui adressa un regard surpris. Visiblement il ne s'attendait pas à ce qu'on lui fonce dessus de la sorte. Il sourit largement et approcha doucement son visage du sien. Il lui mordit la joue avec vigueur, perçant sa peau de ses canines et glissa sa langue sur le sang qui coulait le long de son visage.
L'humain resta silencieux, mais son regard ne témoignait aucune peur quelconque ... Etonnant ... l'elfe continua de goûter au sang chaud et liquoreux de l'humain avant de reprendre.
-Sais-tu que les humains comme toi n'ont pas le droit de s'aventurer dans cette forêt ?
L'humain se débattit légèrement sous lui mais il finit par l'immobiliser magiquement. L'humain prit enfin la parole.
-Je le sais !
L'elfe fut très étonné de voir qu'il parlait sa langue. Il haussa des épaules et continua en elfique puisque visiblement il comprenait ce qu'il disait. Après tout, qu'il sache parler sa langue serait beaucoup plus simple pour lui.
-Alors que fais-tu ici ?
Il lui sourit moqueusement en l'entendant lui poser cette question.
Il lui adressa un air de défi avant de répondre toujours dans un elfique impeccable.
-Je ne crois pas que ça t'intéresse. Et même si c'était le cas, je ne te répondrai pas car ça ne te regarde pas.
L'elfe l'entendit répondre avec insolence et lui colla une gifle qui laissa une trace sur sa joue. L'humain parvint à se défaire de l'emprise magique de l'elfe pour venir se frotter la joue en soupirant largement avant de lui adresser un regard noir :
-Tu n'étais pas obligé de me frapper comme ça !
Il leva alors les yeux au ciel et soupira lourdement. En plus d'être insolent l'humain s'avérait être aussi impoli. Et, il détestait l'impolitesse, plus que tout. L'elfe secoua doucement la tête de gauche à droite et se leva. Il remit l'humain sur ses jambes et le regarda droit dans les yeux, l'empêchant de partir en le maintenant sur place avec sa magie. Il fit apparaître une chaîne argentée au creux de sa main avant de l'enrouler autour du poignet de l'humain. L'objet se noua magiquement et il sourit doucement.
-Bien, je viens de faire de toi mon prisonnier. Tu as eu de la chance de ne pas être tombé sur un chasseur, ou un exécuteur. Sinon tu aurais péri au moment où j'ai senti ta présence quand je me promenais dans cette forêt mon cher ... d'ailleurs quel est ton prénom ?
Il sourit narquoisement en le regardant droit dans les yeux avant de lui répondre.
-Et si j'avais envie de ne pas te le dire ?
L'Elfe soupira longuement en secouant la tête. Il haussa des épaules et le tira vers le sentier en direction du château royal.
-On verra si tu ne parles toujours pas après quelques jours de torture dans les cachots du château.
**
Olwë était en plein entrainement. Campé au milieu de la cours du château, son arc bandé sur sa joue, il visait la cible plusieurs mètres plus loin en face de lui. Son maître d'armes à ses côtés rectifiant sa position avant de le laisser décocher sa flèche. Elle atterrit presque dans le mille. Comme toujours, le jeune prince était toujours à quelques centimètres de la réussite. L'elfe tourna le regard vers son maître et conversa quelques secondes, cherchant des explications.
Olwë n'avait jamais été très bon archer, et il fallait vraiment rectifier cela. Les elfes étaient connus pour être des guerriers redoutables sur le champ de bataille et il ne voulait pas faillir à la tradition. Surtout étant le prince héritier du trône... Il se pinça les lèvres en comprenant son erreur et reprit une flèche dans son carquois pour en tirer une autre. La cible fut alors atteinte dans le mille. Un large sourire triomphant sur les lèvres, il se tourna vers son maître qui l'applaudit doucement. Il hocha la tête, satisfait, fixant alors son arc dans son dos. L'entraînement était terminé pour aujourd'hui.
Un bruit étrange se fit entendre dans la cour d'entraînement du château. Le jeune elfe arqua un sourcil et se retourna. On aurait dit l'écrasement d'un corps au sol. Que pouvait-il bien se passer ? Il vit alors son jeune frère passer la grille des remparts traînant derrière lui un fardeau. Il posa une main sur sa hanche et fronça les sourcils. Le second prince avait l'air d'être dans une colère noire. Il braillait contre la chose qu'il traînait, lui disant d'avancer. Il s'étonna de voir quelqu'un suivre son frère au bout d'une chaîne magique. Pourtant, il ne distinguait aucune essence elfique près de lui. Hors, ce dernier n'était pas seul !
Le sourire d'Olwë se crispa dans la seconde quand il vit apparaître un humain aux côtés de son jeune frère lorsqu'il se rapprocha de lui. Cette chevelure sombre, cette démarche inappropriée ce n'était pas un elfe. Impossible. Il se pinça fortement les lèvres et se rua alors sur son frère. Ses oreilles pointues vibrèrent de colère et d'incompréhension. Un homme, sur leurs terres ?! C'était intolérable ?! Comment les gardiens aux frontières avaient-ils pu laisser passer une chose pareille ?!
Il arriva très rapidement la hauteur de l'elfe et le regarda avant de poser son regard sur son ignoble prisonnier.
-Est-ce bien ce que je crois ? demanda alors Olwë en regardant l'humain qui essayait de défaire le lien magique qui le reliait au jeune elfe.
Son frère hocha doucement la tête en le regardant dans les yeux. Ils ne s'étaient jamais réellement entendus, et le plus jeune comprit rapidement qu'il devait être profondément jaloux de sa prise. Il aurait voulu ramener cet humain lui-même pour en récolter tous les lauriers !
-Oui, un humain. Il s'est aventuré sur notre territoire, je l'ai attrapé dans la forêt enchantée.
-Tu permets que je le tue de mes mains ? lui soumit alors Olwë en regardant l'humain avec dédain.
Le jeune elfe se mit entre son frère et son prisonnier. Il adressa un regard noir et empli de défi à son cher frère.
-Ne t'avise pas de le toucher. C'est le mien !
L'humain se trouvant au bout du lien magique roula des paupières en soupirant. Voilà qu'il était maintenant devenu le jouet d'un elfe arrogant à la recherche d'attention et d'un petit peu de reconnaissance. En plus de cela, il fallait qu'un second se mette dans la tête de voler son jouet, donc lui, au premier qui le tenait en laisse comme un vulgaire animal. Mais il ne se faisait aucune illusion, à leurs yeux, il n'était même pas un animal, il était pire que cela ! Il était un nuisible.
Olwë soupira largement avant de croiser ses bras sur son torse. Il regarda son frère d'un air perçant avant de sourire en coin.
-Nous verrons à qui Père confiera la tâche d'exécuter l'humain, déclara Olwë en se tournant vers l'édifice.
Il traversa la cour d'un pas pressé pour se rendre jusqu'au château. Il grimpa les marches du perron et se glissa à l'intérieur. Le plus jeune prince se tourna vers son humain, le considéra de haut en bas se demandant si il ne devait pas le laver ou le changer avant de le présenter à son père.
Il finit par hausser des épaules et continua sa route en le tirant avec lui. Ce n'était qu'un humain après tout, alors le laver ou pas, ne changerait rien à sa situation, il serait mort avant la nuit.
**
Le roi des elfes avait toujours eut un très grand respect pour son fils aîné. Mais quand ce dernier venait se plaindre de l'insolence de son petit frère, il n'en avait que faire de ses plaintes. Il en avait plus qu'assez de la querelle entre ses deux seuls enfants. Ces dernières revenaient avec une telle récurrence ces derniers mois, que le roi commençait à en être las. Surtout que, d'après ce que lui racontait Olwë, le prince avait accompli quelque chose de très intéressant.
Il écouta alors divaguer le prince sur la façon dont son frère s'était conduit envers lui et il n'omit rien de leur conversation. Ni même de la trouvaille fortuite qu'il avait faite dans la forêt. Un large sourire se dessina sur les lèvres du roi en apprenant la nouvelle. Enfin de l'action dans son vieux pays qui dormait depuis bien trop longtemps à son goût.
La guerre remontait à des centaines d'années et il s'ennuyait éperdument dans son vieux château. Alors, savoir qu'un humain s'était aventuré jusque ici était pour lui une vrai révélation et peut-être même le début d'une nouvelle guerre. Le roi aimait la guerre. Il aimait se battre, plus que tout. La guerre lui manquait atrocement. Même si la dernière avait décimé une partie de sa nation à l'époque il ne pouvait pas nier son attachement à la barbarie.
Assis derrière son bureau dans son cabinet de travail, le roi finit par se lever pour contourner le meuble et se mettre face à son fils. Il s'appuya contre le rebord de son bureau en bois massif, croisant les bras sur son torse
-Et puis-je savoir exactement où est le souci Olwë ?
Le prince releva alors le regard vers son père avant de répondre directement en courrouçant son frère.
-Il s'est mal adressé à moi ! Il m'a manqué de respect Père ! Il était tellement imbu de lui-même. Avoir trouvé cet humain dans la forêt est la pire chose qu'il pouvait faire. Nous allons en entendre parler pendant des décennies Père ! Vous l'auriez vu se pavaner tel un coq au milieu de la cour du château, traînant avec lui cet humain hideux, expliqua le prince en grimaçant lorsqu'il parla de l'humain.
-Un humain donc. Un vrai en chair et en os. Intéressant ... souffla le roi dont le sourire s'étirait aux dires de son fils.
C'est alors que les portes du cabinet de travail du roi s'ouvrirent. Sans même avoir frappé et qu'on lui donne l'autorisation d'entrer, le plus jeune des deux princes des elfes pénétra dans la pièce. Il devait bien être la seule personne dans tout le château à pouvoir faire une chose pareille sans risquer de se faire trancher la gorge par le roi. Il détestait se faire déranger lorsqu'il était dans cette pièce. C'était un endroit sacré pour lui qui rimait avec tranquillité. Mais de toute façon, son fils aîné avait déjà dérangé sa quiétude.
Son second enfant ramenait un butin terriblement intéressant, il aurait pu le déranger au milieu d'un banquet important qu'il aurait quand même pu l'accueillir les bras grands ouverts. Les cheveux emmêlés et en vêtements de chasse, il n'avait aucune ressemblance avec le prince qu'il était en réalité. Pourtant, une beauté étrange et sauvage émanait de cet elfe. Il était sûrement l'une des plus belles créatures du pays. Son père en était certain et il en était même fier.
Il tirait derrière lui le fameux humain dont Olwë avait parlé ces dernières minutes. Le roi s'approcha doucement de son fils, un sourire sur les lèvres.
-Que nous as-tu trouvé là mon cher Varyan ? demanda le roi en s'approchant de son fils.
Le prince poussa l'humain à l'avant pour le faire tomber à genou devant son père. Il sourit largement en se penchant à son oreille pour lui glisser quelques mots :
- Prosterne-toi devant le pouvoir absolu, humain.
Mais l'humain se redressa rapidement après s'être retrouvé à genou devant ce roi qu'il ne chérissait pas et qui n'était certainement pas le sien. Il ne s'était jamais mis à genou pour son propre roi, alors pourquoi le ferait-il pour celui-ci ? Un roi tyran qui menait son pays au fil de ses envies.
Varyan lui donna alors un violent coup dans le tibia pour qu'il tombe au sol mais il resta en équilibre sur son autre jambe. L'elfe leva les yeux au ciel et lui adressa un regard noir.
-Prosterne-toi humain ! gronda-t-il pour prouver son autorité sur cet humain qui n'en faisait qu'à sa tête.
Olwë jubilait dans son coin en voyant la façon dont l'humain se battait contre son frère pour vaincre sa domination. L'intrus des lieux se tourna alors vers le roi des elfes et le regarda droit dans les yeux. Choses qui était strictement interdite par la loi ici.
-Jamais je ne me prosternerai devant ce roi. Je préfère mourir debout que m'agenouiller face à cette immonde personne.
Le roi leva les yeux au ciel et se pinça les lèvres. Il décocha une gifle à l'humain avec sa force surhumaine et il alla valdinguer sur le parquet de la pièce. Il lui adressa un regard noir sous les éclats de rire cristallin de Varyan. Rire qui dans d'autres circonstances aurait très certainement ensorcelé le jeune humain.
- Je t'interdis de me parler sur ce ton ! Et encore moins à mon fils. Maintenant, décline ton identité vermine.
L'humain ne se défila pas. Il reprit même de l'aplomb en se redressant difficilement, et il le défia du regard. Un sourire s'afficha sur le coin de ses lèvres et il finit par se remettre sur ses deux jambes.
-Non.
Varyan sentit son sang ne faire qu'un tour dans son corps. Il bouillonnait de l'intérieur. Il n'avait qu'une envie, c'était d'exécuter cet humain sur le champ pour faire taire ce parasite sans intérêt qui ne faisait que se moquer d'eux depuis le début de l'entrevue. Le prince tourna un regard empli de questionnement vers son père. Ce dernier cependant ne semblait pas se démonter. Il regarda l'humain se redresser sur ses jambes, tanguant légèrement de gauche à droite, toujours le même sourire narquois sur les lèvres.
Le roi se tourna alors vers son jeune fils.
-Je veux qu'il me décline son identité et sa provenance. J'exige aussi qu'il explique pourquoi et comment il s'est retrouvé sur nos terres. Je veux tout savoir. Si tu dois user de la torture pour arriver à trouver tous ces renseignements Varyan, vas-y.
Il se tourna ensuite vers son fils aîné en le regardant droit dans les yeux.
-Quant à toi Olwë. La prochaine fois que tu viendras te plaindre de ton frère alors qu'il a fait une chose dont tu n'es même pas capable, je te donnerai une correction digne de ce nom. Est-ce bien clair ? gronda-t-il en le regardant.
Olwë se contenta de hocher la tête, confus et honteux. Il se pinça les lèvres avant de s'excuser auprès de son père puis de son frère. Il s'éclipsa ensuite de la pièce s'en allant rejoindre ses appartements. Le père accorda alors un dernier regard à son fils ainsi qu'à son prisonnier.
-Ne l'exécute pas avant d'avoir eu toutes les informations que je t'ai demandé Varyan. Je suis très curieux de savoir tout cela, et ce qui l'amène jusqu'à nous. Car si nous devons faire face à une future invasion, je veux en être prévenu au plus vite.
Le prince hocha doucement la tête avant de répondre en regardant ce stupide humain.
-Vous ne serez pas déçu mon père. Ne vous en faîtes pas.
Merci à ma merveilleuse correctrice Amélie.
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